Accord Haavara

Accord de transfert pour les Juifs quittant l'Allemagne nazie en vertu de l'Accord Haavara, pour récupérer certains actifs quand ils arrivent en Palestine. Ce document date de 1939, année de l'arrêt du fonctionnement de l'accord.

L'accord Haavara (en hébreu הסכם העברה, Heskem Haavara, littéralement « accord de transfert ») est un accord signé le après trois mois de négociations entre la Fédération sioniste d'Allemagne, la Banque de l'Anglo-Palestine (sous les ordres de l'Agence juive, structure de liaison entre les sionistes établis en Palestine et les autorités britanniques, ayant conquis la Palestine dès fin 1917 et ayant ensuite reçu mandat en 1922 de la Société des Nations de l'administrer et de la gérer) et les autorités nazies, avec l'arrivée au pouvoir d'Hitler et de ses partisans le , faisant suite aux élections allemandes de novembre 1932, où le parti nazi était devenu le premier parti politique allemand, avec environ 33,1 % des voix.

L'accord a été conçu pour faciliter l'émigration des Juifs allemands vers la Palestine, alors territoire sous mandat britannique. Aidant les Juifs à émigrer, il les force à abandonner la plupart de leurs possessions à l'État allemand avant le départ. Ces actifs, selon l'accord, pouvaient être obtenus plus tard, en les transférant en Palestine partiellement et comme contrepartie, des achats de biens d'exportation allemands devaient être faits. Les accords fonctionneront jusqu'au moment du début de la Seconde Guerre mondiale en [1]. Dans cette période, ces accords ont permis à entre 50 000 et 60 000 Juifs allemands d'émigrer en Palestine.

L'accord fait l'objet de controverses à l'époque et est critiqué par de nombreuses personnalités juives, au sein du mouvement sioniste (comme le leader sioniste révisionniste Vladimir Jabotinsky) et à l'extérieur de celui-ci. L'accord est aussi critiqué par des membres du parti nazi et par une partie de l'opinion publique allemande[2]. Pour les Juifs allemands, l'accord donne l'espoir de pouvoir fuir les persécutions dont ils sont de plus en plus victimes en Allemagne, avec notamment les interdictions d'exercer leur profession dès 1935.

  1. (en) Francis R Nicosia, The third Reich & the Palestine question, London ; New York, Routledge, (ISBN 978-1-351-47272-2, lire en ligne), p. 140, 142
  2. Yf’aat Weiss, The Transfer Agreement and the Boycott Movement: A Jewish Dilemma on the Eve of the Holocaust, Yad Vashem Shoah Resource Center, consulté en janvier 2020.

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